Je vois sa mort à ma manière.
Une mort qui m'a ravagé, anéanti.
J'imagine, souvent, sa peur, la seconde, putain de seconde !
Je pense à Coralie, sa frayeur, le choc...
Les chocs !
Le sien, le mien, celui de son père, de sa mère, sa soeur. Tous les gens qui
l'aimaient.
Je sais qu'elle n'a été qu'une brindille contre ce train. Putain de train.
Ce train n'a pas balayé qu'une brindille. Ma vie aussi. Tout ce qui est parti en éclats !!
Se relever.
Regarder le futur. Mais comment ? Quel futur ?
Elle là-bas, dans cet écrin. Telle la belle au bois dormant, qu'aucun prince ne réveillera plus jamais.
Neuf mois plus tard, je la pleure encore.
Elle m'aimait tant.
"Mais où veux-tu trouver un amour pareil au notre ? " me disait-elle.
Aujourd'hui, je doute, comme elle.
Même si je vis, je continue, me relève et avance. Je marche un peu comme un boxeur sonné, ne sachant plus où se situe l'adversaire.
Comme un boxeur sonné, je me remettrai un peu, mais jamais complétement, de ce combat perdu.
N'oubliant jamais la défaite.
N'oubliant jamais son amour.
N'oubliant jamais Coralie.